Depuis plusieurs années déjà, la Société Laurentide a transité vers une économie verte et responsable. Elle recycle non seulement la peinture, mais également les piles et les huiles usées.
«De reprendre la peinture, c’est une chose, mais de la revaloriser, c’en est une autre, explique André Buisson, président de la Société Laurentide. Au départ, on a lancé notre peinture première recyclée avec 20% de matières recyclées et on n’offrait que du blanc. Elle n’a pas connu un grand succès commercial, même si les gens trouvaient que c’était une excellente idée.»
«En continuant d’améliorer la qualité du produit et de le rendre vraiment compétitif, on a été capable de développer et de changer les mentalités pour, aujourd’hui, en récupérer et revaloriser environ deux millions de litres par année sur le marché domestique. Le reste est vendu à l’exportation dans des marchés qui sont en voie de développement et où la qualité de notre produit offre une qualité supérieure à leur produit qui est disponible sur le marché», ajoute-t-il.
Consolider le béton
Avec le temps, la Société Laurentide s’est vu exposer à d’autres produits tels que les piles, les fluorescents et les huiles usées. En tout, ce sont 6,5 millions de kilogrammes de peinture qui sont déviés des sites d’enfouissement par année, à des fins de récupération, comparativement à un million de kilogrammes de batteries.
«On reçoit des huiles usées de toutes sortes : végétale, à moteur et même des produits antigels à radiateur. Elles sont toutes couvertes par des programmes de responsabilité énergie du fabricant. Ces huiles-là sont toutes revalorisées également», confie le président.
«On a même développé un adjuvant pour le béton auquel on incorpore de la résine acrylique qui a été récupérée. On a formulé un produit qui améliore les performances du béton pour la construction de trottoirs. On ajoute 20% de matières acryliques et ça améliore de 25% la résistance aux produits chimiques, notamment face au sel de déglaçage. Ça prolonge la vie des infrastructures et ça améliore la flexibilité du béton par rapport au gel et au dégel. On a développé ça au fil des ans et nous en sommes rendus à sa commercialisation.»
Dans le processus de fabrication de la peinture, des eaux usées sont cependant générées. L’entreprise a développé une expertise pour traiter ces eaux afin de récupérer le solide. Une fois traitée, l’eau redevient apte à être renvoyée dans le système d’aqueduc traditionnel.
«On en réincorpore, sur une base pilote, dans la peinture comme matière de charge. On travaille aussi, avec plusieurs partenaires, à maximiser la valeur de chacune valeurs des composantes des piles récupérées, une fois débâties, pour qu’on puisse acheminer ces matières-là au lieu d’en disposer.»
Pas moins d’une quarantaine de personnes travaillent dans le but de toujours incorporer la technologie au service de la protection de l’environnement dans le bâtiment Laurentide situé sur le boulevard Royal, à Shawinigan.
«On veut offrir la qualité du service et l’engagement pour faire partie de la solution. Ça fait partie de la mission fondamentale de l’entreprise. On a un gros engagement envers l’innovation et beaucoup de ressources sont mises à cette disposition. On doit faire partie de la solution au niveau du développement durable, et pas seulement au niveau environnemental, mais aussi en s’impliquant au niveau communautaire», indique le président.
«Encore à ce jour, un 30% de la matière n’est pas dans un état pour être recyclé ou réutilisé dans la démarche de la récupération de la peinture. Ce 30% fini à l’enfouissement ou à l’incinération, mais Laurentide va continuer de chercher des moyens pour le recycler. On vise le 0% et on est confiant. La question, ce n’est pas de savoir si ça va arriver, c’est de savoir quand ça va arriver», conclut-il.
SOURCE: https://www.lhebdojournal.com/objectif-100-de-recuperation-de-peinture/